Cornimont est une commune nature classée station verte, située au coeur du Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges, véritable havre de paix à quelques encablures de La Bresse.
Ne manquez pas la visite de ses deux jardins extraordinaires, l’un situé en altitude, celui des Panrées* et l’autre établi dans une ancienne carrière, celui de Bonnegoutte.
Quant à la visite du Musée des 1001 Racines, elle est un must pour tous les curieux d’art insolite. Ce musée singulier est en effet l’œuvre d’un artiste ouvrier, Michel l’enchanteur, un natif de Cornimont, surnommé également le « facteur Cheval vosgien ».
Vous retrouverez tous les renseignements nécessaires pour la visite des jardins et du musée dans la rubrique « Culture, sport et loisirs ».
Enfin, vous pourrez profiter de votre séjour pour arpenter les quelque 130 km de sentiers balisés par la section locale du Club Vosgien et ainsi y admirer de magnifiques points de vue. Culture, Quiétude, Nature sont les maîtres mots de notre village vosgien au riche passé textile.
*Le Jardin des Panrées a obtenu le label « jardin remarquable » délivré par le Ministère de la Culture.
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L’histoire de Cornimont, une histoire d’eau ?
En effet, c’est le long de ces rivières que se sont installés les premiers noyaux de population, à Xoulces d’abord, puis à Cherménil. Ils étaient reliés entre eux par un chemin qui passait sous la Grand ‘Roche. Il s’y ajoutera, beaucoup plus tard un autre groupe de population lorsque Travexin les rejoindra et une troisième vallée enrichira Cornimont, celle du Ventron, (rattachement de Travexin en 1833).
Ces rivières ont largement contribué à la richesse de notre ville moulins et scieries s’échelonnant le long de leur cours, puis remplacées par des usines textiles au XIXème siècle.
Dans nos montagnes, quand la rivière, fatiguée de sauter de roche en roche, trouve un plain pour reprendre haleine, elle aime à s’y étaler, y prendre ses ébats en ruisseaux capricieux, au risque de se faire boire par le soleil. Au temps de notre prime enfance, les vieux nous médisaient du Rù de Xoulces, par exemple, en nous contant sa fâcheuse conduite, dès qu’il approchait du Centre et qu’il se sentait condamné à épouser la Moselotte, personne capricieuse et vive, qui n’avait pas reçu une bonne éducation à La Bresse et ne promettait pas un bon ménage. Il est vrai qu’elle se calmait un peu au Saulcy, pour ne pas manquer le beau parti qu’elle avait rêvé.
D’après le premier historien de Cornimont.
Celui qui se surnommait lui-même Le Vieux Chercheur.
Une histoire ancienne et complexe
La première mention écrite du nom de Cornimont remonte à 940. Celui-ci fit figurer Cornimont et Xoulces comme dépendances de la baronnie de Faucogney. Ils deviennent ceux de la seigneurie de Fougerolles lorsqu’elle fut créée en 1050 lors du partage. Ces seigneuries seront ensuite vassales du duché de Lorraine.
Pour le petit village de Cornimont ce sont donc des relations complexes entre cette seigneurie de Fougerolles, (oscillant entre l’autorité du duc de Lorraine et celle du duc de Bourgogne), le duché indépendant de Lorraine et l’Abbaye de Remiremont. Mais c’est à cette situation que nous devons une œuvre d’art exceptionnelle, sobrement dénommée la Madone de Cornimont. Elle est visible à l’église du village. Son histoire est pleine de rebondissements.
Aucun de ces seigneurs n’a résidé à Cornimont, vous ne trouverez donc pas ici de ruines de château, ni de fortifications, ni de ponts particuliers… Mais une vingtaine de croix, tels les cailloux du Petit Poucet, visibles le long des chemins et qui racontent notre histoire à qui prend le temps de les regarder. La plus ancienne est datée de 1623.
Pendant des siècles, la principale activité de la population sera l’agriculture et surtout l’élevage pour la fabrication des fromages : le fameux Munster. Les paysans sont appelés les marcaires.

D’où vient ce nom de Cornimont ?
Plusieurs hypothèses : certains considèrent que des monts « cornus » au-dessus de cette vallée pourraient en être à l’origine, par exemple celui qui domine à la Grand Roche ou bien celui de la roche du Counou. D’autres préfèrent croire à cette légende d’une corne (d’auroch ?) laissée ici par un seigneur venu à la chasse dans nos grandes forêts, peut-être même par Charlemagne lui-même. Tout est possible, il y a des preuves écrites de ses nombreux passages dans les Hautes Vosges. Le débat reste ouvert.

Les bouleversements
Le duché de Lorraine est rattaché à la France en 1776, donc peu d’années avant la Révolution française. Celle-ci ne va pas vraiment changer la vie des habitants.
La Révolution Industrielle aura plus d’impact sur eux et sur leurs conditions d’existence. A partir du milieu du XIXème siècle, quatre hommes entreprenants vont créer chacun une entreprise textile comportant des filatures et des tissages. La matière première sera le coton et l’énergie d’abord celle de l’eau, puis des machines à vapeur.
Gérard Georges PERRIN, (puis ses héritiers les HGP), – Eugène NICOLAS, (puis ses héritiers, puis la famille CLÉMENT), Victor PERRIN, (puis ses fils les FVP), – Hubert MAURICE, (puis la famille CHAGUÉ) sont les fondateurs de cette industrie.
Ces hommes vont transformer le village de 2 590 habitants (en 1841) en une petite ville dynamique de 5 607 habitants en 1911.
Entretemps, ils devront faire face à trois conflits avec notre voisin allemand. Au cours du premier (1870-71), le village ne sera pas envahi, mais il sera occupé jusqu’en 1873 par des troupes allemandes. Ces soldats n’ont pas commis d’actes d’exactions comme dans d’autres communes vosgiennes mais la population doit sans cesse faire face à des réquisitions pour nourrir et loger les occupants. La commune doit même faire un emprunt pour couvrir toutes les dépenses occasionnées par la présence et les exigences des troupes d’occupation.
Le conflit 14-18 ne verra pas non plus de troupes allemandes à Cornimont mais la situation proche du front en fera un village de cantonnement. Les soldats français passent, s’arrêtent, logent et se nourrissent. Ce qui veut dire des réquisitions pour les nourrir et pour les héberger. Le pire est à venir avec le bilan humain : 250 jeunes hommes du village ne reviendront pas. Il faudra alors prendre en charge les veuves et les orphelins.
Au contraire, le conflit 39-45 verra des combats sur le territoire de la commune avec de lourdes pertes, civiles et militaires.
Un chemin de mémoire a été élaboré sur les lieux de ces combats et documente ces évènements par des plaques informatives. Pour ne pas oublier et transmettre …
Les fermetures d’usine vont s’échelonner de 1978 à 2007. Le choc sera rude pour la population.

L’entrée dans le XXIème siècle
Un nouvel élan est donné à la ville avec le traitement des friches industrielles, l’arrivée de nouvelles entreprises, puis la création d’un éco-quartier avec une maison de santé.
Les habitants de Cornimont et leurs municipalités successives n’ont jamais vraiment baissé les bras. On dit parfois qu’ils sont taiseux, mais il faudrait ajouter qu’ils sont opiniâtres et courageux devant l’adversité.
Danièle GRANDEMANGE
Historienne counehette